J'ai tout d'abord fait quelques petites modifications, après l'avoir
comparé à un "simple" Marantz CD57 :
-ponts redresseurs remplacés par des diodes rapides BWY29-200 (c'est
gros, mais c'est ce qui était le plus simple à implanter)
-condensateurs de la section filtrage/buffer remplacés par du styroflex
-càbles de liaison carte/fiches cinch remplacé par du coax cuivre
argenté isolation PTFE
-ampli opérationnels d'origine remplacés par des modèles
étudiés pour l'audio.
Il faut noter que l'Icon n'utilise pas l'AOP intégré au convertisseur,
et que les fonctions de conversion courant/tension, filtrage, et buffer de sortie
sont réalisés par un unique ampli opérationnel simple par
voie. (le schéma classique utilise un AOP, souvent de référence
différente pour chaque fonction). En fait, la fonction Buffer est un
peu oubliée dans l'histoire, et ce lecteur ne s'exprime correctement
que sur un préampli à haute impédance d'entrée,
et le choix du câble est important... quand à la conversion courant/tension,
elle est effectuée "en passif", par une simple résistance
de 100 Ohms/1%.
Après nombreuses comparaisons, tests A/B et sur plusieurs disques me
servant de référence, j'ai constaté ceci, avec les références
suivantes :
- OPA604 "FET Input, Low Distortion Operational amplifier" (0.0003%
THD@1KHz, 25V/µs)
- OPA134 "High Performance Audio Operational Amplifier" (0.00008%,
20V/µs)
- OP42 (d'origine) : "High Speed, Fast Settling Précision Operational
Amplifier" (50V/µs), en référence. (le meilleur de
tous sur le papier)
L' OP42 d'origine colore pas mal, avec une mise en avant du bas médium/haut
grave, et des aigues atténués. C'était certainement l'effet
recherché par les concepteurs, dans le but de le faire sonner plus "analogique".
Curieusement les détails sont la, il faut un peu plus tendre l'oreille.
On peut l'écouter des heures sans fatigue, mais avec une petite frustration
sur les jeux de cymbales, surtout après avoir entendu le même disque
sur un lecteur plus récent.
La dynamique fait un bon avec les deux autres références, la bande
passante s'elargit aussi, mais avec quelques nuances :.
L'AOP134 en fait des tonnes. Le son est "surdéfini", plus "Hi-Fi"
et devient fatiguant à la longue. Peut-être même une tendance
"expanseur de dynamique" ? Quelques sifflantes apparaissent parfois,
et l'extrême grave semble aussi un peu trop en avant, et un peu "lourd".
L'AOP604 me semble plus naturel... dans cette configuration mono-AOP en tous
cas. Je lui reproche toutefois un extrême grave vraiment tronqué.
En définitive j'ai utilisé l'OPA134 quelques mois, mais la comparaison
avec un autre lecteur (Primare D30.2) fut fatale...
J'ai alors consulté le banc d'essais de ce lecteur paru dans la Nouvelle
Revue du Son. Ma plus grande surprise fut le nombre d'ampli-op (OPA2604) employé
! J'en ai déduis que les ampli-op dédiés à l'audio
étaient finalement tout à fait fréquentables...
J'ai alors décicé de me faire un étage de sortie (presque) classique : convertisseur courant/tension (intégrant en plus un petit filtrage à 6dB/oct) à base d'ampli OP (AOP134 dans un premier temps), suivi de deux cellules RC (6dB/oct) suivies chacunes par un AOP en buffer (gain de 1). Pas de structure Sallen Key donc. Le tout sur une méchante plaque à trous époxy, mais avec tout de même des Styroflex / feuille de cuivre dans les deux cellules RC , et des Cerrafines en découplage d'alim. Pas de condensateur en sortie, les AOP acluels ne dérivent pas, et le convertisseur sort du +ou- 1mA pleine échelle (donc sortie du convertisseur I/V symétrique par rapport au 0).
Ce nouvel étage de sortie (finalement plus simple, hormis le nombre
d'aop) a beaucoup apporté de détails et de précision à
la restitution
Tout ce qui est extinction de notes, petits bruits, ambiances de salle... Outre
le fait d'enlever un voile , j'ai gagné en localisation... deux explications
possibles à cela :
- Le schéma d'origine comprend beaucoup de composants passifs, et ils
ne sont pas tous à 1%, donc on peut craindre des déséquilibres
entre les deux voies selon les fréquences ?
- Le convertisseur est censé voir une tension nulle sur sa sortie, quelque
soit le courant qui le traverse, ce qui n'est bien-sûr pas le cas en conversion
passive.
L'étape suivante fut de remplacer l'OPA134 B-B de l'étage I/V
par un modèle "de course" : l'OPA627 du même constructeur.
Voici le résultat des tests : (I/V + 1er Buffer + 2ème Buffer)
1 : OPA134 + 0PA604 + OPA134 (config que j'ai utilisé environ un mois)
:
Très dynamique, extrême grave très (trop ?) présent,
et une peu lourd et systématique.
Aigus un peu détachés du reste et parfois qq sifflantes.(J'attribuais
cela à un mariage difficile entre tweeter et haut-médium, bien
que cela n'apparaise pas aux mesures )
2 : OPA627 + OPA604 + OPA134
Peut-être un peu moins dynamique ?
Extrême grave tronqué, mais "mieux tenu" précédé
d'une petite bosse.
Les aigus sont mieux intégrés
3 : OPA627 + OPA134 + OPA134
L'extrême grave est revenu, mais sans lourdeur.
Les aigus à leur place (ouf !). Cela confirmerait l'importance primordiale
du choix de l'AOP dans l'étage de conversion I/V post-convertisseurs
multibits. J'ai aussi la sensation curieuse qu'il y a "plus d'air"
autour des instruments... Peut-être le fait que cet AOP soit réellement
un ampli à à faible distortion ?
Une écoute prolongée, en étant moins attentif à
traquer le moindre défaut, en me laissant "porter" par la musique,
m'a fait découvrir quelques détails supplémentaires dans
des CD que je croyais pourtant bien connaitre, et sans nuire à la cohérence
de l'équilibre tonal (pas d'aigu en palier, ou montant)
Conclusion, l'AOP627 sonnerait un peu comme un super OPA134 sans ses défauts.
Après qq mois, j'ai remplacé les OPA134 par des OPA627... La balance tonale est plus équilibrée, et l'écout a gagnée en aération (il y a de l'air entre les instruments, la scène sonore est plus profonde. Moins de distortions ?)