Ca, c'est une représentation volumique de ce à quoi
cela devrait ressembler au final (enfin il y aura une caisse autour du HP de
bas-médium) :
Bon, les pavillons, on aime ou on aime pas, parait-il... et bien
moi j'aime ! J'ai vraiment du mal à apprécier la musique restituée
par un HP de médium à rayonnement direct.
Donc après quelques années d'infidélité, confortablement
installé dans un confortable système relativement raditionnel
(bien que DIY et un peu encombrant), retour au(x) pavillon(s).
- De mon expérience précédente -et au vu
de ce qui se pratique ailleur- ce sont des enceintes quatre voie.
Certe les Altec étaient des deux voies, mais l'extrême grave et
les aigus étaient absents, et les TAD de studio aussi sont des deux voies...
mais à quel prix (au sens propre du terme) !
- Pour profiter au mieux des transducteurs et amplificateurs utilisés
(le push-pull 300B n'arrive pas à faire fonctionner correctement les
38cm au moteur puissant), le filtrage est actif et utilise dans cette fonction
le très connu Behringer DCX2496 (celui-ci sera bientôt modifié
comme expliqué ici).
Le DCX2496 dispose de trois sorties, la coupure entre les voies haut-médium
et aigu est donc passive, mais minimaliste : une self en série avec la
909-8a (plus un réseau atténuateur de -3dB), et un condensateur
de 1.5µF en série avec le tweeter.
Par protection, j'ai placé un condensateur SCR de 47µF à
l'entrée du filtre passif (sans cela, un cordon de modulation débranché
ou une mauvaise masse et ce serait une ronflette dévastatrice pour les
chambres de compression !) Ce n'est pas idéal, et j'envisage d'intégrer
une protection électronique dans l'amplificateur de puissance et de supprimer
ce composant "inutile".
- Le réglage de niveau général est effectué
par un préamplificateur 6 canaux télécommandé.
- Les amplificateur de grave à gain fixe servent de référence,
et le réglage relatif des autres voie est réalisée sur
l'amplificateur de puissance associé, le DCX restant sur 0dB pour conserver
l'intégralité de la résolution umérique.
Le choix des fréquences de coupures a été fait conjointement "à l'oreille" sur un programme musical et avec le RTA du DEQ2496 (générateur de bruit + micro ECM8000 + affichage en tries d'octave), en attendant de pouvoir ré-effectuer des mesures sur PC.
Résultat des essais, ce HP doit être coupé
tôt et fort... Disons 250Hz maxi à 18dB/oct au minimum, sinon certaines
notes de piano situées au delà de la fréquence de coupure
se font entendre.
J'ai calé la coupure à 200Hz@18dB/oct.
Ce HP utilise un cône à profil droit, muni de corrugations circulaires,à la manière JBL.Cette membrane est relativement lourde (120 grammes), ce qui est en partie compensé par un BL de 20 N/A.
Ce HP monte moins haut que l'Audiom 15H, du fait de sa masse mobile plus élevée, et du profil droit (une membrane cônique émet théoriquement un son plutôt désagréable en mode de fractionnement), mais contrepartie dispense un extrême-grave plus convaincant, si l'amplification sait le mettre en valeur.
Le Qts de 0.35 est idéal pour obtenir une courbe de réponse plate, et laisse un choix plus large d'accords.
Ferrite de 220 mm, plaques de champ épaisses, bobine longue, noyau ventilé. La ferrite est protègée des chocs par un anneau de caoutchouc.
Le Xmax de 9mm laisse présager une bonne linéarité dans la plage de puissance raisonnable, ou ce HP sera utilisé, en usage domestique.
Comme tout le monde, j'ai effectué quelques simulations pour touver
l'accord de mes caissons définitifs.
J'ai choisi de ne pas trop sacrifier la réponse transitoire au profit
de l'extension dans l'extrême grave. Du coup, deux accords m'ont semblés
intéressants :
- 150 litres et accord à 40Hz, pour une réponse plate
- 120 litres et accord à 35Hz, pour une très légère
extension dans l'extrême grave en forme de plateau qq dB plus bas (compensée
par le "room-gain" ?)
J'ai donc dessiné un caisson répondant au premier accord, avec
face arrière démontable, ce qui me laissera la possibilité
de modifier les volumes de charge et éventuellement longeur d'évent
(bien que pour diminuer la fréquence d'accord, le plus simple est d'en
diminuer la section en y glissant des plaques de MDF), pour essayer l'autre
solution.
La réalisation pratique :
J'ai choisi d'utiliser des parois doublées de MDF épaisseur
22 pour les faces extérieures et les renforts, et une face avant triplée.
En pratique, c'est en réalité un caisson simple parois, qui une
fois terminé est recouvert d'une deuxième épaisseur de
MDF contrecollée/ vissée de l'intérieur.
L'intérêt de procèder de la sorte est qu'aucune vis n'est
visible de l'extérieur ( je n'ai pas prévu de placage).
Le tout devrait peser dans les 65 Kg sans HP.
Le HP est monté depuis l'intérieur, puisque la face arrière
est démontable.
En voici le plan 2D ,
et des vue 3D :
Ce HP est résolument prévu pour un fonctionnement
en pavillon.
Sa courbe de réponse moins montante que celle du JBL 2020H initialement
prévu me permettra de l'utiliser en rayonnement direct dans dans un premier
temps...
Autre atout de ce HP, son tarif. JBL fait tout de même payer sa marque
au prix fort !
Les fréquences de coupures ont donc été choisies à
200Hz@18dB/oct en bas, et 700Hz@18dB/oct en haut.
J'aurais bien coupé plus bas pour soulager le 38, mais ce HP ne descend
guère plus, et de toute façon le futur pavillon ne sera certainement
pas utilisable sous 200Hz.
De même, j'aurais bien coupé plus bas (700Hz semble limite d'après
la courbe constructeur, et les pavillons sectoriels peuvent descendre à
600Hz sans atténuation)), mais cela rend la bande utile vraiment étroite
Les pavillons de haut-médium sont coupés à 700Hz@18dB/oct, et 7000Hz@6dB/oct (plus pour symétriser le filtrte qu'autre chose, car la réponse de l'ensemble pavillon + chambre de compression chute naturellement après 5000Hz).
J'envisageais d'utiliser un CP09, mais sa courbe de réponse
plongeante ferait descendre son efficacité aux environs de 100dB/2.83V/m
après égalisation passive, loin derrière la voie de haut-médium...
Finalement, j'utilise les CP21/F qui dormaient dans leur carton depuis des années
! Leur efficacité de 105dB/2.83V/m limite à 3dB l'atténuation
des pavillons.
Ils se chargent de la partie haute du spectre, et sont actuellement
filtrés par un simple condensateur de 1.5µF.
L'image en largeur et en profondeur reste stable et cohérente pour plusieurs
auditeurs, gràce à leur large diagramme polaire de rayonnement,
ce qui n'était pas le cas avec les 5HH10 extrêmement directifs...
Le DCX2496 est attaqué en numérique via un égaliseur
Behringer DEQ2496. Celui-ci effectue la sélection de la source : numérique
(le drive CD-PRO) ou analogique, qu'il se charge de convertir en 24@96.
Pour règler le niveau d'écoute, il faut jouer sur le niveau de
sortie des 6 canaux provenant du DCX.
J'ai utilisé pour cela 3 potentiomètre doubles ALPS 50K LOG synchronisés
mécaniquement, et entrainés par un moteur pas à pas.
Leur montage tête-bêche leur permet d'être tous entrainés
dans le même sens.
Seul problème, si l'écart de valeur entre les pistes d'un même
potentiomètre est réduit, la tolérance sur la valeur de
la résistance est de 20% :
- potentiomètre A : 45900 Ohms / 45300 Ohms
- potentiomètre B : 43400 Ohms / 43700 Ohms
- potentiomètre C : 43800 Ohms / 43100 Ohms
J'ai mesuré la valeur de la résistance entre commun et curseur
de chaque piste à 12 position à peu près équidistantes
(en essayant d'envoyer une quantité de pas égale pour chaque déplacement,
en appuyant sur la télécommande)
Heureusement cet écart se répercute surtout en tout
début de course, sur l'atténuation, vers le niveau de sortie minimum.
J'ai donc pu m'en sortir en trichant sur le calage entre les potentiomètre.
La sortie du DCX étant à haut niveau, il est inutile d'amplifier
le signal pour attaquer les amplificateurs de puissance. Un étage d'adaptation
à gain unitaire fait l'affaire.
Il est actuellement réalisé avec des amplificateurs opérationels
(OPA627 BB) sur une plaque d'essais... mais sera remplacé par un étage
à tubes 6H30 (la super ECC88).
Les deux blocs mono de 75 watts en classe A se charge de cette
bande de fréquence. Leur schéma interdit d'utiliser un potentiomètre
en entrée. Leur gain est donc fixé par la boucle de contre-réaction,
et ce sont les autres ampli qui voient leur niveau relatif ajusté.
Le relativement gros BL des 15LX60 ne les effraie pas (par exemple, le Sansui
AU-X901 ne descend pas aussi bas).
Leur relatif manque de dynamique subjective, et leur réponse creusée
dans le médium sont sans importance dans cette bande de fréquence.
Là, c'est le domaine du Sansui AU-X901. Les RCF à
la suspension raide et au BL énorme ont besoin de courant pour s'exprimer.
Il est attaqué par ses entrée "Power Amp Direct", donc
après les étages du préamplificateur (qui n'est apparemment
pas du même niveau), mais heureusement avant le bouton de volume.
L'amplificateur 300B PP se prête parfaitement à cette
bande de fréquence (depuis le remplacement des tubes chinois fournis
avec le kit et visibles sur la photo...).
Pour l'occasion, je lui ai installé en entrée un potentiomètre
ALPS 2x100K, à la place des résistance de fuite de grille des
premiers tubes, et câblé au plus près.
Là on entre dans le domaine du subjectif, d'autant moins
objectif que c'est le résultat mon travail...
Cependant, à quoi bon décrire un système sans évoquer
son écoute. Ou est l'intérêt d'une telle complexité
(mais il y a bien "pire"), comparativement au système précédent
déjà un peu hors norme ?
- Le grave est réel, et tenu.
Orgue ou grosse caisse de 24" vous secouent les trippes, mais j'ai supprimé
les corrections à 75Hz et 85Hz du DEQ2496 appliquées précédemment
(les enceintes étant positionnées exactement au même endroit)
!
Pas de secret ni de gloire à en tirer : un haut-parleur de qualité
(saladier rigide, membrane de bonne facture propulsée par un moteur puissant)
connecté à un amplificateur de puissance puissant et stable, sans
être désamorti par la ou les bobines d'un filtre passif, et chargé
par une caisse rigide à l'accord calculé selon les méthodes
éprouvées, et le tour est joué !
- Dynamique
Là, même avec ces 96dB d'efficacité, le système précédent
est écrasé.
Non pas que les amplis aient été à bout de souffle lors
des forte, mais c'est l'auditeur qui demandait gràce ! La voix d'opéra
se promenait tout d'un coup d'une enceinte à l'autre, la scène
sonore devenait plus floue en même temps que le niveau sonore montait.
Les cuivres devenaient stridents, les basses envahissantes... Je pestais contre
cette pièce d'écoute trop petite (28 mètres carrés,
mais aux murs en dur).
Bref, tout ceci limitait le niveau sonore maximum pour une écoute agréable,
et noyait les micro-informations.
- Aération, scène sonore, distortion... vraiment
cela n'a plus rien à voir.
Un signe qui ne trompe pas : j'écoute la musique à un niveau plus
élevé longtemps et sans ressentir de fatigue auditive (principalement
du jazz et un soupçon de musique classique, je ne suis pas persuadé
que cela serait pareil sur de la musique pour station FM compressée dans
15dB de dynamique, mais c'est un autre sujet...).
Cela "débouche" (j'ai volé le terme à la photographie,
car je trouve le mot parlant) la scène sonore et les micro-détails.
Tous les instruments restent à leur place quelque soit le niveau, du
début calme d'un morceau jusqu'au bouquet final.
Un ami a mis cela sur le compte de la multi-amplification active. C'est certainement
une bonne partie de l'explication :
Le haut-médium a un efficacité que j'estime (jusqu'à le
mesurer effectivement) à 108dB/2.83V/m, et le tweeter est donné
pour 105dB/2.83V/m. Il faut donc très peu de signal électrique
pour obtenir un signal sonore d'un niveau suffisant en écoute domestique
(quelques fractions de watt).
La voie de grave, si elle reste à rayonnement direct, et si l'on souhaite
de l'extrême-grave, ne peut pas dépasser les 96 à 98dB/2.83V/m
d'efficacité aux basses fréquences (il suffit de regarder à
quoi ressemble la courbe de réponse sous les 100Hz d'un HP de grave donné
pour 100dB/2.83V/m pour s'en convaincre). Ce n'est pas en soit un problème,
car un HP de cette efficacité bien construit encaisse sans broncher et
sans tassement de dynamique le surcroît de puissance nécéssaire.
La moindre interférence entre les cellules de filtrage d'un filtre passif,
ou la moindre instabilité de l'amplificateur solicité par le HP
de grave va se retrouver aux bornes des voies les plus sensibles, rendant l'ensemble
"brouillon".
Un HP au moteur puissant, et donc au QTS faible sera plus sensible à
son impédance de charge. Il faut d'ailleur en tenir compte dans le calcul
de l'accord bass-reflex. L'idéal est la connexion directe à l'amplificateur
de puissance, ce qui n'est possible qu'en multiamplification active (la multi-amplification
passive conserve le filtage passif entre amplificateur et HP).
Je craignais que cette complication apparente de l'installation
n'ammène pas de "valeur ajoutée" au plaisir d'écoute.
Et bien, je ne regrette vraiment pas d'avoir sauté le pas !
Dés la première écoute, les enceintes 3 voies précédentes
(réalisées pour ma femme) se sont vu reléguées au
fond de la pièce... D'ailleur, elle m'a fait quelques jours plus tard
une petite remarque du genre : "Dis-donc, tu ne te moquerais pas de moi,
des fois ? Cela n'a rien à voir avec mes enceintes... c'est carrément
mieux ! Il faudrait peut-être penser à améliorer ça
!" avec un petit sourire...
Dont acte..., mais pour remettre les choses au point, un ami, possesseur d'un
système très honorable, serait bien reparti avec ses enceintes,
après avoir écouté il y a quelques mois de la musique tout
un après-midi à la maison ! Elles ne sont donc pas si mauvaises
que ça... mais bon, j'ai quelques idées d'amélioration,
a commencer par le remplacement du Focal Audiom 7K par un... pavillon !
mise à jour : le 05 mars 2006